Prise de conscience (accessibilité et bibliothèques, suite)
23 janvier 2007
De retour de mes incursions dans les sites web de bibliothèques – des deux côtés de l’atlantique - à la recherche de la “conscience de l’accessibilité”, voici quelques remarques :
1-Sans vraie surprise, on constate qu’outre atlantique les bibliothèques en général ont une claire vision du problème, que ce soit au Canada ou aux USA.
a)Dans ce dernier pays, il y bien sûr la pression de la Section 508 et peut-être aussi l’influence religieuse, le politiquement correct et la peur des procès. N’empêche que le résultat est très bénéfique pour les handicapés divers, dont les besoins sont pris en compte à l’heure de créer ou aménager les sites Web des institutions. Et dans ceux-ci il y a toujours une page ad hoc expliquant la problématique, les mesures prises et les moyens à disposition. Et, très important, une demande de “feedback” aux utilisateurs.
Exemple parmi tant d’autres, la bibliothèque publique du comté de Daviess, au Kentucky. Ses page sont censées être conformes non seulement à la Section 508 mentionnée précédement mais aussi aux WCAG de niveau AA (les sites, tous pays et domaines confondus, qui accèdent à ce niveau sont encore plutôt rares).
b)Au Canada on retrouve le même soucis. L’institution comprenant la bibliothèque et les archives nationales du Canada tiennent compte, non seulement du site en lui-même mais ont édicté un “Guide des pratiques exemplaires à l’intention des éditeurs canadiens” (pour l’édition électronique) où la création des contenus accessibles est un point essentiel.
2-Avant de retrouver nos vaches, nos montagnes fourrées d’or et autres clichés dont certains se complaisent, arrêtons-nous en France. La bonne surprise est que le site de la Bibliothèque Nationale est, non seulement conforme (+ ou -) aux standards du W3C, mais consacre aussi depuis des années une attention soutenue à la problématique de l’accessibilité. La présence active dans le pays de BrailleNet et la création du groupe de travail et du label Accessiweb n’en sont peut-être pas étrangères. (Et aussi, peut-être, par ces obscurs chemins de la culpabilité inconsciente, le fait que, selon par où l’on accède au bâtiment du site François Mitterrand, le risque de devenir handicapé moteur n’est pas exclu).
3-Et pour les fils de la mère Helvétie? L’accessibilité concerne, si l’on croit nombre des sites dont je vous épargne l’adresse, les codes pour effectuer du prêt inter. Point. Il serait injuste d’ignorer qu’un certain nombre de bibliothèques, dont celle universitaire de Neuchâtel, ainsi que celles d’un certain réseau genevois, par exemple, font une timide mention de leur degré d’accessibilité physique - d’accès au bâtiment en soi donc. Il y en a même une qui propose gentiment l’entrée de service pour les personnes concernées. C’est évident, on espère, que ce n’est pas l’intention explicite de les faire entrer de cette manière, mais tout le monde est conscient du fait que remodeler un bâtiment pour l’adapter aux exigences est coûteux et très complexe selon le site. Raison de plus pour se pencher sur l’accessibilité Web, indispensable pour les personnes à mobilité réduite, entre autres. Et là, c’est un peu le désert côte prise de conscience, malgré la présence active (surtout en Suisse alémanique) de la fondation Accès pour tous. Peut-être pas trop connue - ni connaisseuse - de nos métiers. Raison de plus pour rédiger un article vulgarisateur et quelque peu “aiguillonnant” à l’intention des confrères (et consoeurs) de notre beau pays. A paraitre bientôt.
Articles : Bibliothéconomie, Normes, Standards, TIC
1 Commentaire Votre commentaire
1. PabloG » Blog Archi&hellip | 16 février 2007 heure 2:19
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