A Lima : cours en documentation pour les peuples autochtones
20 septembre 2009
Je suis arrivé à Lima sous la bruine, ce trait aussi consubstantiel à la ville que le danger de disparaître à tout moment par un tremblement de terre. Ville oppressante et romantique à la fois, dangereuse et nonchalante. Je n’étais pas venu chercher les délices de la cuisine péruvienne (bien que, inévitablement, j’en ai profité). Je suis venu partager mes maigres connaissances, donner un cours en documentation accéléré (4 jours) à l’intention des responsables des Centres de documentation autochtones venus de toute l’Amérique Latine. Quechuas, Aymarás, Ashaninkas et d’autres peuples étaient représentés par mes étudiants d’une semaine, arrivés de la sierra péruvienne, des montagnes équatoriennes, des hauteurs du Guatemala ou encore de la forêt mexicaine (Chiapas).
Qu’ai-je enseigné durant ces quatre jours? Un condensé de :
- virtualisation (dématérialisation) à l’usage des organisations, avec sa petite séance pratique de numérisation et OCR
- organisation et description de la documentation : systèmes de classification, catalogage et indexation (sommaires), avec sa petite séance créative de réflexion sur la signalétique et les références culturelles
- voyage à travers les archives et centres de documentation des organisations internationales (labyrinthe s’il en est) afin de leur montrer où et comment trouver des documents et informations utiles pour leurs peuples
- création des bibliothèques numériques pour le traitement et diffusion de leurs documents digitalisés, avec son exercice pratique sur Greenstone
- les instruments collaboratifs, éducatifs et de publication à l’usage des documentalistes et communicateurs : blogs, wikis, CMS, réseaux sociaux, ainsi que les plateformes d’e-learning
- Articulation de la réflexion sur le thésaurus autochtone, premiers pas dans un travail de longue haleine
Quatre jours intenses, sous un froid humide et sournois, mais au milieu d’un grand enthousiasme et soif d’apprendre. Une plataforme d’e-learning fut créée pour appuyer le cours et stimuler la participation, l’interactivité et le suivi.
Et un beau jour (c’est une façon de dire, la bruine et la grisaille continuaient), le quatrième, le cours est arrivé à sa fin. Quelques jours dans les rues de Lima, quelques dégustations de ceviche, d’air marin, d’amitié. Et le retour, sous le même ciel, désormais différent, désormais chargé de souvenirs et d’espoirs.
Articles : Documentation, Société, culture,
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